Exposition personnelle  » Fahrenheit 122° », 21 juin 2021 – 1 juillet 2021 – enclos des Jacobins – Bouges

Se présentant sous la forme d’une expérience scientifique, Fahrenheit 122° est le titre éponyme de cette exposition. 122°F est à la fois la température de fusion de la cire de soja utilisée ici, mais aussi le titre de la pièce principale qui y figure. Ce dispositif a été pensé afin de mesurer visuellement, via la transformation ou l’écoulement de la cire soumise à l’intensité du soleil de Bourges, lors la période la plus chaude de l’année – selon les relevés météorologiques de ces cinq dernières années pour cette ville.

Elle est composée de plusieurs éléments :

  • des feuilles graduées qui seront placées quotidiennement ou presque pendant cette période derrière la vitrine, étalées sur une grande plaque en zinc qui se termine par une gouttière,
  • le carnet de relevé permettant de visualiser et consigner les différents schémas des tracés relevés,
  • puis enfin le présentoir d’archivage articulé où seront stockées les feuilles après leur exposition.

      L’exposition sera à voir en temps réel depuis l’extérieur aux heures les plus chaudes. Les traces des jours précédents et l’ensemble de l’expérience, quant à elles, nécessiteront de pénétrer dans la galerie afin de feuilleter et de parcourir le temps écoulé.

Ce dispositif s’appuie sur les premières machines à transcrire les phénomènes naturels en données scientifiques tels que l’héliographe, sorte de boule de cristal divinatoire brûlant un papier et qui relève ainsi automatiquement l’intensité du soleil, ou encore l’hygromètre, machine à mesurer l’humidité de l’air à l’aide d’un crin de cheval, … et avec toute l’ironie qu’avec le recul, ont pu avoir ces inventions qui parfois mesuraient des données que tout un chacun percevait instinctivement et spontanément. L’issue était connue.

Si, il y a encore quelques années l’expérience que je propose n’aurait pu être imaginée car peu probable qu’elle soit probante, elle prend avant même d’être mise en place, par son existence-même, un caractère de constat et cela même si les résultats obtenus peuvent, cette année, être différents d’une autre année, ou encore d’un autre lieu.

L’installation oscille donc entre le plaisir de réaliser des petites expériences d’apprenti scientifique et la constante ironie des constats à répétition de ce phénomène dorénavant malheureusement trop connu.

Ironique, aussi, l’utilisation d’un matériau. La cire est dans l’histoire de la peinture sous forme d’encaustique appliquée sur une surface plane pour faire de la figuration : ici point d’image, elle est utilisée pour sa qualité physique d’indice thermique.

Il s’agit non pas d’une représentation – même si certains penseront à une image évoquant la « chute d’Icare » – mais bien plus d’une présentation mettant en scène les effets du soleil sur l’écoulement de la cire et qui n’obéit à aucune logique traditionnelle de création de l’image. L’aléatoire est ici, véhiculée à la fois par le soleil mais aussi par l’intervention humaine et de la subjectivité des individus, quels qu’ils soient. Ces intervenants auront en effet des bâtonnets de cire de tailles et de couleurs différentes qu’ils disposeront selon leurs bons vouloirs et qui seront mis en mouvement par le soleil en créant ainsi un dessin naturel et automatique dont les moteurs sont la gravité et la liquidité. A température exceptionnelle, dessin exceptionnel.

Le zinc par sa conductibilité élevée à la chaleur faciliterait la diffusion de la cire et donc les coulures, voire les imprégnations. Alors que l’exposition à Poteaux d’angle va se passer dans un vase clos spécifique, les données, sous forme de feuilles portant des traces de coulures de cire, auront une validité plus générale. Le dispositif dans sa globalité est transférable en tout lieu possédant une fenêtre qui donne sur l’extérieur. Il sera possible, donc, dans les années et les décennies à venir de reproduire l’expérience de façon locale, voire globale. Et d’obtenir ainsi une panoplie de résultats qui pourrait être exposée sous forme rétrospective : manière de plus de constater l’efficacité des efforts déployés pour ralentir l’augmentation des températures d’année en année. Les traces d’un format moins important sont des expériences de coulures menées l’été dernier comme des études préparatoires.

Exposition personnelle « Contre uns », 22 février – 22 mars, 2020 – Jardin des Rives – Saint-Avertin

Tissus de maillot de bain pochés, matelas de mousse en mémoire de forme, béton coulé dans des coffrages souples, tôles de zinc gravées, évidées à l’acide, cartes IGN calcinées, canevas brodés aux motifs surannés… autant d’objets collectés, réappropriés, puis déformés, détournés qui, mis en oeuvre deviennent à la fois source et contrainte.

Que ce soient des inférences, des interférences, ou des contraintes liées à des phénomènes chimiques et physiques, ces expériences s’inscrivent d’elles-mêmes à travers leurs propres codes d’écriture, tout en délimitant leurs espaces.

Marielle Bennezon met en place les protocoles d’expérimentation. Elle réserve aux spectateurs le rôle de témoin actif ; à eux d’enregistrer les modifications, de pointer les imperfections, d’acter la fragilité et de relever les indices.

Dans cette rencontre entre des matériaux et des processus s’oppose des forces et des frontières aléatoires qui font écho au monde actuel.

http://www.ville-saint-avertin.fr/culture-spectacles-patrimoine/lannexe-centre-dart-des-rives/saison-2019-2020.html

Exposition personnelle « Parties immergées », 24 juin – 17 septembre 2017 – Art Boretum – Argenton-sur-Creuse

http://www.artboretum.fr/

Exposition collective « L’actuel », 20 avril – 27 mai 2017 – Galerie Episodique – Paris

https://www.facebook.com/lagalerie.episodique/

Exposition personnelle « L’allégorie – L’atelier de Vermeer – Octobre – novembre 2014 – Identité remarquable – Orléans

https://identites-remarquables.tumblr.com/